LE SERPENTÀ PLUMES
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Déboucher des magnums de crémant en hurlant de joie (ou presque)

27/2/2016

8 Commentaires

 
Tout s’est franchement accéléré depuis le début de 2016.
 
Déjà, il y a eu ce déménagement. Un de plus, et comme d’habitude on se dit qu’on restera dans la nouvelle maison « au moins deux-trois ans ». L’avantage de la location, c’est qu’on peut se contredire rapidement, sans autre conséquence que de se casser le dos en promenant au gré des vents armoires, vins et bouquins. Et de vivre un bon mois au milieu des cartons. 
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À présent, nous voici dans la zone du vignoble, dans un hameau isolé avec de grandes vues sur les bois et les combes à l’entour. D’ailleurs, ce déménagement près du vignoble est tombé à pic...

​La grande nouvelle, c'est que depuis une dizaine de jours, nous avons des vignes à travailler ! DES VIGNES !

​Alors oui, c’est une petite parcelle, un petit peu moins qu’un hectare, mais voilà : c’est parti ! C’est ce que nous travaillerons en 2016, en attendant plus, peut-être, pour 2017. Nous accompagnerons ces vignes à travers toute la saison pour récolter et vinifier en octobre.
​
C’est une location (un fermage) conclue avec la personne qui les travaillait jusqu’ici. Tout s’est mis en place lentement : des mois pour se connaître, pour se mettre d’accord et pour enfin signer. C’est peut-être pour cela que nous n’avons pas subitement sauté au plafond, ni débouché des magnums de crémant en hurlant de joie. Mais n’empêche, nous sommes vraiment heureux. 
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Il faut toujours un paragraphe administratif dans une histoire agricole. Je suis désolé, c’est maintenant ; pour les phobiques, rendez-vous dans une dizaine de lignes... Pour pouvoir louer, nous avons eu la chance d’être exempté de l’Autorisation d’Exploiter. Je m’explique : généralement, pour travailler une nouvelle terre, il faut y être autorisé par la préfecture, via les services de la DDT et, parfois après passage devant une commission, la CDOA. Devant celle-ci, les voisins agriculteurs peuvent déposer une candidature pour travailleur eux-mêmes les terres en questions. Pour nous, toutes les conditions étaient remplies pour sauter cette étape : avoir un diplôme, ne pas démanteler une exploitation, être en installation progressive, ne pas être éloigné du siège d’exploitation, bref, respecter le Schéma Départemental Des Structures Agricoles (si ça vous passionne, vous trouverez ici un exemple, celui du Cher). Obtenir cette autorisation est une démarche plutôt simple mais qui prend tout de même deux à trois mois. En n’ayant pas eu à l’effectuer, nous avons pu nous mettre directement au travail.
 
Donc, enfin, nous y sommes. Dans les vignes. Dans nos vignes ? On n'ose même pas encore l'écrire. C’est incroyable de l’avoir pensé, espéré, préparé, et de voir tout cela devenir très concret.
Nous nous levons tôt le matin pour aller tailler, tous les jours où c’est possible. C’est que le temps presse : nous avons un mois pour tout finir avant le débourrement (l’éclosion des bourgeons).
Pour le moment, nous n’allons pas très vite. Nous avons des sécateurs manuels, dotés d’excellentes lames, mais qui demandent une certaine force. Pour nous muscler progressivement, sans accroc, nous tirons les bois à chaque pied taillé, c'est-à-dire que nous enlevons du palissage les sarments éliminés à la taille. Le rythme est plus lent, mais les mouvements plus variés.
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Nous avons aussi commencé à tailler en Guyot-Poussard, une variante de la taille en Guyot, dont le but est de maintenir des flux de sève réguliers. Supposément, cela diminue la mortalité des pieds, et équilibre mieux la plante. Nous en parlerons probablement dans un prochain billet, peut-être l'hiver prochain, après une première comparaison avec les rangs que nous taillerons en Guyot classique.
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Tailler est un exercice très stimulant ; nous finissons les journées aussi fatigués des mains et du dos que de la tête. En réalité, l’acte de tailler se fait en projetant le développement de la végétation pendant l’année, la répartition des grappes et leur nombre, et aussi en mettant en place la taille de l’année d’après. Tout un programme ! Les bons tailleurs le font machinalement. Encore quelques hectares, quelques ampoules, et on y sera peut-être.
​
Nous nous installons dans une douce routine : partir tôt, se couvrir contre le froid, parfois contre la pluie. Finir un rang. Prendre un thé chaud dans la voiture. S'appliquer à ranger les sarments coupés au milieu du rang. Discuter quelques minutes avec le voisin, ou le propriétaire des vignes, le temps de recevoir un conseil, un commentaire. Étirer son dos. Être fier de la taille d’un pied en particulier, puis pester le pied suivant contre la disposition pas du tout commode des bourgeons. S’apercevoir qu’il commence à être tard, que la lumière est basse. Rentrer fourbus, et pour clore la journée, affûter la lame de son sécateur pour le lendemain.
8 Commentaires
Dédé
28/2/2016 14:51:28

Félicitations, ça fait plaisir de vous voir dans les vignes. Bon courage à vous deux et que le vin soit bon!

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Nicolas
29/2/2016 11:01:29

Et du raisin sain, mûr et abondant, dans un premier temps. Ensuite, tout est plus facile ;)

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Mapi
28/2/2016 22:19:23

Génial ! Mais... on viendra pas tirer les bois alors si vous faites déjà le boulot !

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Nicolas
29/2/2016 11:03:09

T'inquiète pas, on t'en gardera plein l'an prochain. De toute façon, pas de vin, pas de bois, c'est la loi.

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Melanie (coloc montpel)
29/2/2016 10:48:55

Je rejoins votre blog après quelques mois (années ?) de retard.. mais je crois que cette étape est un tournant pour vous ! Je vous souhaite bon courage pour votre installation que je suivrais au fil de vos post, en espérant pouvoir un jour gouter le fruit de tout ce travail.

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Nicolas
29/2/2016 23:45:55

Salut Mel, merci pour l'encouragement. J'espère aussi qu'on goûtera ensemble le vin qu'auront donné tous ces petits bourgeons dormants.

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Rachel
2/3/2016 14:59:53

Hip hip Hourra ! On y croit ! Si vous avez besoin d'une armée de courageux toucheurs, n’hésitez pas, on se déplace toujours là où le vin est bon ! ;)
Bonne aventure à vous !

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Hugues
11/3/2016 10:43:03

C chouette, tout ça, bravo!

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