Depuis début janvier nous sommes heureux. Il fait froid. La vigne en a besoin et nous aussi. Après plusieurs années aux hivers doux, nous avions dû faire face à une forte pression de différents ravageurs, comme on les appelle dans le métier. Les noctuelles et les thrips s'étaient régalés de nos jeunes bourgeons, puis les tordeuses de nos raisins presque mûrs. Comme nous souhaitons éviter les insecticides, nous espérions une longue période de températures négatives pour que les populations baissent naturellement.
D'ailleurs, en parlant d'insectes, nous avons eu une bonne surprise en taillant pour la deuxième année notre parcelle "historique" : nous ne voyons plus de cochenilles. L'année dernière, nous étions assez embêtés car les vignes en hébergeaient des centaines. Certains ceps en souffraient vraiment, avec une chute assez importante de vigueur et beaucoup de fumagine (un champignon qui se développe sur le miellat sucré produit par les cochenilles).
Nous avons de nouveau le cas sur certaines parcelles récupérées en décembre. Mais nous ne sommes plus inquiets : visiblement une année de viticulture biologique et biodynamique a permis de réguler la population. Nous ne savons pas encore si c'est l'arrivée d'auxiliaires (coccinelles, éphippigères...) qui ont mangé les cochenilles, ou bien si ce sont les extraits fermentés d'ortie, de fougère et de consoude qui ont renforcé la résistance des vignes. Sans doute un peu des deux.