Nous avons fait ce métier car le vin c’est l’échange, la joie, c’est ce petit plus qui transforme un simple repas en fête. Nous avons envie de voir nos copains, de cuisiner, d’ouvrir des canons et de rire. Je sais, j’espère, que ça reviendra. Je suis optimiste, tout passe, même si c’est long, tout passe.
Les vignes sont plus belles qu’elles ne l’ont jamais été. Nous fournissons un travail assez fou dans les vignes et ça se voit. Chaque pied est pris en compte et choyé. Nous faisons la plupart des opérations à la main, minutieusement, délicatement et dans le détail. Cela commence à la taille, où nous respectons les flux de sève, nous comptons chaque sarment que la vigne a pu porter pour lui laisser exactement le même nombre de bourgeons pour l’année suivante. Nous enlevons aussi un bourgeon sur deux sur la baguette, le long bois qui sert à produire le vin de l’année. Comme nous ôtons les bourgeons du dessous, lorsque nous attachons nous devons veiller à mettre la baguette exactement dans le sens qui a été pensé par le tailleur. Chez nous, ceux qui taillent attachent aussi, ce n’est pas possible autrement.
Il nous reste encore beaucoup à faire, de grands projets, comme celui de planter des parcelles, des arbres et des haies, de transformer nos granges en un chai beau et fonctionnel, de trouver quelques terres autour de chez nous pour planter sans doute autre chose que de la vigne. Cela tombe bien, il nous reste un peu de temps devant nous. Je vous tiendrai au courant.