Journal des vendanges : Jour 6
Drôle d’année, 2018, certaines parcelles sont tellement hétérogènes dans la maturité que nous sommes allés les récolter en quatre fois. Heureusement, nous passons beaucoup de temps dans les vignes et nous avons réussi à anticiper les différences. Heureusement aussi, nous récoltons tout à la main et nous pouvons nous offrir le luxe de découper les parcelles.
Vendredi, nous avons donc été chercher des secteurs particuliers, laissés mûrir plus longtemps, ou, au contraire, que nous souhaitions cueillir plus précocement car ils commençaient à passeriller.
Nous pensions finir la récolte samedi matin avec la Butte Rouge, mais un tour rapide dans les vignes nous a fait hésiter. Les raisins côté nord n’étaient pas encore prêts. Car oui, c’est hétérogène à ce point là… Nous avons décidé d’attendre lundi, à raison je crois, car ce soir les raisins étaient parfaitement à notre goût, et nous avons été heureux et soulagés d’avoir fait ce choix.
Le week-end nous a aussi permis de mettre un peu d’ordre dans la cave et, surtout, de nous occuper de tous les moûts rentrés lors de cette semaine de vendanges express (puis de faire deux trois courses et des lessives, les vignerons doivent aussi penser à l’intendance !).
Samedi matin, nous avons donc pressé notre cuve de grappes entières, récoltée en premier, vendredi dernier. Les raisins étaient encore intacts à l’ouverture de la cuve et, quand nous les avons croqués, ils pétillaient légèrement. Les jus sont encore très sucrés mais pour l’instant nous sommes vraiment ravis du résultat, la texture en bouche est aérienne et délicate.
Nous avons aussi fait nos premiers remontages. Nous avons l’impression que cette année, avec des raisins très concentrés, les tanins viennent vite. Nous allons travailler nos marcs avec encore plus de retenue et de précaution que les deux années précédentes, et chercher dans nos macérations le gras qui équilibrera la bouche. Enfin, tout ceci n’est qu’une impression à chaud, à confirmer ou non au pied des cuves, pendant la durée des macérations.
Et enfin, nous avons pris le temps d’aller récolter les 10 pieds de raisin de table, des Italia, plantée au bout d’une de nos parcelles. Les dégustateurs les plus affûtés d’entre vous découvriront peut-être quelle(s) micro-cuvée(s) ils viennent réveiller ;)