Surtout, au-delà de toutes ces considérations, je m'interroge sur l'avenir, quand tous les voyants semblent être au rouge. Comment va-t-on faire face, en tant que paysans, au réchauffement beaucoup trop rapide de la Terre?
Comment choisir dans quelle région s'installer, alors que notre projet s'inscrit dans le long terme, quand on ne sait pas quel climat il y fera dans vingt ans, trente ans, peut-être même dans dix?
Les vignerons alsaciens sont durement touchés par l'oïdium cette année. Comme l'année dernière. C'est pourtant une maladie dont ils n'avaient que peu l'habitude. Les vignes ont soif, aussi. Et il semblent qu'elles auront de plus en plus soif dans les années à venir. Sommes nous fous de nous installer dans ce contexte?
Je me plais à penser que grâce à nos vignes bien tenues, enherbées, biologiques, aux haies que nous voulons replanter, aux arbres que l'on fera pousser, nos quelques hectares "sauvées" du béton, du sol nu, du goudron chaud, nous verserons nos quelques gouttes d'eau sur l'incendie de cette si belle planète Terre.