Puis, enfin, M. nous raconte le jour où tout bascule. Une rencontre, par des voisins d'amis, d'amis (ou quelque chose dans ce genre) et ça accroche parfaitement. M. trouve un vigneron prêt et désireux de céder son domaine, avec qui elle s'entend bien, qui partage sa vision des choses. Dans ces conditions là, tout va très vite, c'est simple et clair pour tous les participants. M. a commencé à travailler au sein du domaine dans un premier temps, pour les vinifications, une période de transition souhaitée par tous, pour s'assurer qu'ils ont fait le bon choix. Je lui souhaite une issue aussi lumineuse que son histoire.
Nous passons quelques jours chez M., une amie à moi qui travaille également dans le vin. Depuis deux ans elle essaye, elle aussi, d'acheter un domaine. Elle habite loin d'ici, de l'autre côté d'une frontière, et pourtant nos expériences et ressentis sont extrêmement proches, à la veille de l'installation. Elle nous raconte la difficulté à connaître les domaines à vendre. Le monde du vin a ses secrets et celui-ci est d'importance. En général, les vignerons qui vendent n'aiment pas que leurs voisins soient au courant. Pour le potentiel acheteur, il est souvent compliqué de savoir comment s'y prendre : s'adresser à son réseau de connaissance ? à des agences ? Ou, comme nous avons décidé de le faire, publier des annonces pour que les acheteurs puissent nous contacter directement. M. est surprise, impossible d'imaginer cela ici. Elle nous parle ensuite de ses hauts et ses bas à elle. Tous ces domaines qu'elle avait trouvés, aimés, pour lesquels elle s'est investie, les visites, les accords, les discussions et les rêves. Et puis rien. C'est notre lot à tous, acheteurs comme vendeurs. Car nous savons aussi que c'est la même danse de l'autre côté du miroir. Quand on vend le domaine familial, quand on veut une transmission avec du sens, quand on est malade et que l'on cherche à protéger sa famille… et que les espoirs de repreneurs sont brisés une fois, deux fois, trois fois, c'est terriblement difficile. Nous en avons discuté avec des vignerons qui cèdent leur domaine et ils sortent parfois (souvent ?) de ce parcours assez désenchantés. Nous abordons le sujet du prix aussi, bien sûr. Nos analyses, là aussi, convergent : le prix de vente est souvent très éloigné du prix du marché et donc de nos bourses respectives. Il y a tout un tas de raisons à cela, bonnes ou mauvaises, ce n'est pas ici mon propos (ça l'est dans ce billet ) mais cela bloque souvent l'installation des jeunes "hors cadre familial" comme nous. Des jeunes qui manquent souvent dans les vignobles et dans l'agriculture en général à l'heure où les repreneurs se font rares et les retraites nombreuses, des jeunes passionnés, motivés, engagés aussi, souvent, dans la voie du bio et d'une agriculture à taille humaine.Puis, enfin, M. nous raconte le jour où tout bascule. Une rencontre, par des voisins d'amis, d'amis (ou quelque chose dans ce genre) et ça accroche parfaitement. M. trouve un vigneron prêt et désireux de céder son domaine, avec qui elle s'entend bien, qui partage sa vision des choses. Dans ces conditions là, tout va très vite, c'est simple et clair pour tous les participants. M. a commencé à travailler au sein du domaine dans un premier temps, pour les vinifications, une période de transition souhaitée par tous, pour s'assurer qu'ils ont fait le bon choix. Je lui souhaite une issue aussi lumineuse que son histoire. - Maya - Je vous laisse sur des images de Lavaux, cet étonnant vignoble où passent les trains et poussent les villas, mais qui offre des vues spectaculaires sur le Lac Léman et sur les montagnes qui l'entourent.
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Notre domaine
Le domaine de la Calmette est situé à Trespoux-Rassiels, sur le plateau qui surplombe Cahors : entre ciel et terre, les pieds dans le calcaire du causse et la tête dans les nuages.
Sur ce blog,nous vous raconterons mois après mois notre chemin de jeunes vignerons et ses nombreux détours.
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Août 2022
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