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Le grand bain

1/6/2016

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s​Semaine de pluie : il est temps de revenir écrire et vous faire part des nombreux avancements depuis le dernier billet.
 
La vigne pousse bien à présent, après un début du mois de mai assez frileux, où l’on a frôlé le gel plusieurs fois et où les plantes sont entrées dans une torpeur bien compréhensible. Les bourgeons floraux sont bien visibles maintenant et les rameaux grandissent. Les dégâts dus à la grêle de mi-avril et aux mange-bourgeons ont été compensés par la vigne. Là où un bourgeon a sauté, un contre-bourgeon s’est développé la plupart du temps ; on voit très bien sur la vigne ces rameaux plus tendres, bien moins développés que leurs voisins, et qui portent des fleurs plus petites. 
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mi-mai...
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 ... et deux semaines plus tard
Depuis quelques temps, nous travaillons à l’ébourgeonnage soigneux des pieds de vignes. Il s’agit d’ôter, à la main, délicatement, tous les pampres, c'est-à-dire les rameaux qui se développent sur le vieux bois et ne portent pas de fruit. Toutefois, certains peuvent avoir un réel intérêt pour la taille de l’année suivante. Les vignes de notre parcelle sont parfois trop hautes, et utiliser des pampres pour tailler l’an prochain est une solution pour redescendre les pieds. En ébourgeonnant, nous sommes en fin de compte en train de penser la taille de l’hiver prochain.
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C’est aussi l’occasion d'examiner le feuillage à la recherche de symptômes de maladie. Pour l’instant, tout va bien, nos traitements de bouillie bordelaise, de soufre et de plantes se sont montrés efficaces.
Les fortes pluies de la fin mai (35 et 80 mm) vont sans doute chambouler cette belle santé. Oui, c’est clairement beaucoup d’eau, largement suffisant pour bien lessiver les traitements et rendre les vignes vulnérables au mildiou et au black-rot, qui doivent se régaler en ce moment même. Mais ce n’est pas pour cela que j’ai appelé l’article « le grand bain ».
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Nous avons beaucoup avancé sur notre projet depuis le mois dernier. Mais avant les bonnes nouvelles, il me faut vous présenter une instance incontournable dans un projet d’installation agricole : la SAFER.

Les SAFER, pour société d’aménagement foncier et d’établissement rural, existent depuis 1960. Gérées par le syndicat agricole majoritaire (aujourd’hui, la FNSEA) et par les collectivités territoriales, elles ont pour mission de contrôler toutes les transactions de terres agricoles. Le but : favoriser l’installation des jeunes, permettre aux exploitations jugées trop petites de s’agrandir et empêcher la perte de surfaces agricoles et la spéculation. Ces objectifs d’utilité publique se traduisent dans les faits par l’exercice de la préemption, c'est-à-dire que sur un projet jugé problématique ou sur des terres convoitées par un autre agriculteur, la SAFER suspend la vente, achète le bien et arbitre entre les projets concurrents.
La SAFER est une institution efficace et son utilité est reconnue par toute la profession. Il arrive parfois que son action soit contestée (par exemple localement, voir cet article). Les critiques sont inévitables, puisque la SAFER, par ses choix et ses arbitrages, oriente la politique agricole du département selon la vision du syndicat qui la dirige. 
Recherche de la compétitivité économique des exploitations pour la FNSEA (aux commandes partout ou presque), multiplication d’exploitations autonomes pour la Confédération, les objectifs ne sont pas les mêmes, parfois ils s’opposent, et ce débat a aussi lieu au sein des SAFER. 
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Concrètement, lorsqu’un agriculteur ou un candidat à l’installation achète une parcelle, la SAFER a deux mois pour préempter. Dans les 15 premiers jours du délai, les agriculteurs représentant la SAFER sur la commune avertissent leurs collègues, la SAFER publie une notification, bref : les personnes concernées sont mises au courant et font éventuellement connaître leur intérêt pour le terrain. Si c’est le cas, au bout de deux mois, la SAFER achète la parcelle et choisit ensuite, en commission, à qui l’attribuer. Sinon, la vente se déroule sans intervention.
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Pourquoi nous vous racontons tout cela ?
Parce que nous avons signé un compromis de vente pour plusieurs parcelles que nous reprendrons l’an prochain, après les vendanges.
​Nous l’avons signé il y a un peu plus de deux mois, sans recevoir de lettre de la SAFER. Cela signifie que non, il n’y aura pas de préemption et que personne d'autre que nous ne désire acheter ces terres. À présent, la seule chose qui pourrait arriver, c’est une rétractation du vendeur. Même si c’est peu probable que cela arrive, nous croiserons les doigts. Pas de magnums de champagne cette fois-ci, pas pour le moment !
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Et donc, ces vignes ? Elles sont franchement splendides. Il s’agit de 6 hectares, qui s’ajouteront à celui que nous travaillons cette année, toujours sur des terroirs calcaires au-dessus de Cahors.
Les vignes sont en bonne santé, avec peu de manquants et des sols déjà travaillés. La conversion en agriculture biologique ne devrait pas poser de problème majeur. Les parcelles sont proches, mais établies sur des expositions et des sous-sols différents. Nous commençons déjà à projeter laquelle sera plus puissante avec son sol riche en argile rouge, laquelle fera des vins sur la finesse et la tension avec un sol riche en calcaire et une exposition nord... Pour tout vous dire, nous avons hâte de pouvoir goûter les caractéristiques de chacune d’entre elles.

​Sept hectares, ce sera beaucoup de travail et beaucoup de temps dans les vignes. Cette année, avec 1 hectare, nous servira donc définitivement de galop d’essai ! À nous de nous équiper, de maîtriser les gestes le mieux possible, et d’être fin prêts en décembre pour sauter dans le grand bain.

​Nicolas
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