Je sais que le blog est un peu délaissé ces derniers temps, depuis que nous avons sept hectares et tout à faire pour la première fois (les vignes, les vendanges, l’administration, les mises en bouteilles, les commandes, les salons…). Nous sommes un peu débordés. Mais je sais que vous êtes patients et compréhensifs. Je sais aussi que je veux continuer. Car écrire me fait du bien, me fait prendre du recul, me poser. C’est nécessaire dans ma vie depuis que j’ai douze ans.
J’ai longtemps tenu un journal intime, cela me permettait de mettre de l’ordre dans mes pensées prépubères, celles qui s’entrechoquaient dans ma tête en un flot ininterrompu, chaotique et, disons-le, assez immature. J’ai ensuite tenu un blog, plus pour ma famille et mes amis proches. J’y donnais des nouvelles et racontais mes aventures dans le monde du vin, que je découvrais alors avec émerveillement. Pendant ce temps, Nicolas écrivait, lui aussi. Nous ne nous connaissions pas encore.
Au printemps, vers la fin du mois de mai, nous détruirons les engrais verts. C’est là qu’ils prendront tout le sens de leur nom : cette herbe coupée, constituée de légumineuses, de crucifères et d’un peu de graminées, permettra de nourrir les vignes, une fois dégradée par la vie du sol. Mais ne parlons pas trop du printemps, car il nous reste encore beaucoup de choses à faire : finir de tailler, tirer les bois, réparer le palissage et attacher la baguette sur le fil porteur. Nous devons aussi nous occuper de notre hangar, construit mais pas encore fonctionnel et surtout raccorder les gouttières aux deux cuves de récupération d’eau de pluie que nous y avons installées.