Le projet prend forme pendant que vous vous demandez tous ce qu'il nous arrive, puisque les billets se font rares. Pendant nos vadrouilles, nous avons recueilli une foule d'informations que nous laissons doucement décanter. Nous avons entre nous de longues discussions passionnées, nous nous interrogeons sur tout et nous bombardons de questions tous les vignerons, anciens ou nouvellement installés, que nous rencontrons.
Et des vignerons, nous en avons rencontré beaucoup ce week-end, à Montpellier. Nous avons profité du salon Millésime Bio pour revoir nos amis et goûter plein de vins. Ce salon, qui se tient à Montpellier tous les ans, a connu un succès fulgurant ces dernières années : créé en 1993, il compte aujourd'hui pas moins de 800 exposants ! Dans le sillage de l'évènement, des salons "offs" fleurissent un peu partout (voir cet article).
Pas de ça pour moi : je n'ai rien goûté qui ait heurté mon palais d'oenologue. Peut-être certains auraient-ils tiqué sur certaines acidités volatiles élevées, ou quelques réductions passagères, mais les vins en question avaient une telle profondeur et une telle personnalité, qu'ils les supportaient avec un charme désarmant. Je n'ai évidemment pas tout goûté...
Côté salon, une chouette ambiance, beaucoup de monde sous la tente blanche, des vignerons qui restaient disponibles, accueillants et prenaient le temps d'expliquer leurs vins et leurs idées. Un foodtruck à l'entrée, un peu hipster et servant des pois gourmands en janvier, mais qui nous a bien dépannés à l'heure de partager un repas avec Christian Binner, Hubert et Heidi Hausser ainsi que Patrick Rols.
J'ai eu un gros coup de coeur pour Tenuta Grillo avec Guido Zampaglione qui nous présentait des vins de 2006, 2005 et 2004 d'une grande finesse. Nous avons aussi fait une jolie pause du côté de l'Autriche, avec les blancs macérés d'Ewald Tscheppe et sa bouteille en terre cuite. Puis nous avons longuement discuté biodynamie avec Stefano Amerighi qui revient aux bases de cette philosophie avec des vaches, des fruitiers, des légumes en plus des vignes.
Je suis contente de revoir Mathias Marquet (Château Lestignac), de redécouvrir ses vins qui gagnent en finesse chaque année et d'admirer ses superbes étiquettes. Je craque ensuite pour les délicieux jurançons du domaine Camin Larredya : les secs sont précis, l'équilibre des moelleux parfait. Jean-Marc Grussaute est, de plus, un vigneron passionnant avec qui j'ai pu parler de levains indigènes. Vous savez déjà que c'est ma grande passion...
A suivre.