L'ADEAR, tout d'abord, qu'est-ce ? C'est une association qui vise à développer l'emploi rural et agricole, essentiellement en aidant les personnes cherchant à devenir agriculteur et en promouvant l'agriculture paysanne. Chaque mois, une journée est organisée afin de renseigner les aspirants agriculteurs sur les nombreuses démarches et étapes du parcours. Nous avons donc retrouvé neuf autres porteurs de projet, selon l'expression consacrée, autour de l'animatrice chargée des projets d'installation, Katy Amilhaud.
J'ai été étonné par la diversité, justement, des projets. Certains étaient très aboutis et prêts à voir le jour, d'autres n'en étaient qu'à l'état d'idée. Ainsi se côtoyaient, autour de la table, une fille d'agriculteurs, avec un projet d'élevage caprin où tout était déjà prévu, notamment les terres et la chèvrerie, et d'autres personnes qui cherchaient encore quelle activité agricole mettre en place autour d'une activité éco-touristique elle-même encore à définir.
Nous avons donc réfléchi collectivement au métier de paysan. De par nos études d'ingénieurs agronomes, nous étions en terrain connu. Gérer son exploitation (une entreprise à part entière) en définissant des objectifs et des stratégies, produire, veiller à sa rentabilité, commercialiser ses produits, être acteur du territoire, transmettre, partager... Autour de la table, certains découvraient une réalité peut-être plus complexe que prévue.
Nous avons aussi fait le point sur les étapes nécessaires avant la réalisation. Cette discussion était particulièrement importante pour nous. En effet, une fois le projet clair dans nos têtes, nous avons essayé d'établir des prévisionnels financiers et des plans de financement. Nous avons tenté de définir comment s'installer, sous quels statuts et sous quelle forme sociétale. Mais chaque tentative s'est soldé par le constat que sans connaître le domaine et sa surface, nous ne pouvions pas commencer à résoudre ces questions. Selon le schéma d'installation et d'étapes logiques présenté par l'animatrice, c'est tout à fait normal : le foncier conditionne la suite. Trouver des vignes à acheter, ou même à louer, voilà notre point de blocage pour l'instant.
Dans notre cas, cette journée d'accueil a été très utile pour repenser à nos priorités. Dans l'immédiat, nous allons continuer à revoir l'ADEAR puisque l'association organise, cet automne, une formation en 10 dates, "Mûrir son projet d'installation". Je suis pour ma part ravi de pouvoir aborder en détail, un par un, tous les thèmes qu'il faudra maîtriser avant de déposer nos statuts à la Chambre d'Agriculture.