Ce concours en est à sa deuxième édition. Son but : favoriser l'installation durable de jeunes vignerons sur des terroirs d'exception. À la clef, une belle dotation, à la fois financière et en jours de conseil.
Quand, en novembre, Maya a reçu un mail de Montpellier SupAgro annonçant l'ouverture des inscriptions, nous nous sommes dit que c'était incroyable, et qu'il ne fallait pas laisser passer la chance d'être candidats. Installation durable, terroirs d'exception, ça ressemblait parfaitement à notre causse de Cahors. Le concours précisait vouloir préserver l’activité viticole sur des terroirs menacés par l’urbanisation et la déprise. Là aussi, nous avons reconnu le contexte de notre installation.
Nous avons donc pris le temps, malgré les journées chargées, de bien présenter notre projet, nos pratiques durables, notre ambition de mettre en valeur chaque terroir singulier de notre parcellaire.
Premier succès : nous avons été sélectionnés pour être un des sept projets finalistes.
Nous sommes donc partis fin mars pour le dénouement. Deux jours sur la propriété d'Advini à Vic-la-Gardiole, le splendide domaine de Mas Neuf.
Le lendemain, nous avons présenté notre projet devant le jury, constitué de personnalités de la filière : Antoine Leccia, le président du directoire d'AdVini ; Thierry Desseauve, journaliste ; Stéphane Derenoncourt, consultant ; Hervé Hannin, directeur de l'Institut des hautes études de la vigne et du vin à Montpellier ; Jérôme Despey, représentant au conseil spécialisé vin France Agrimer ; Fabrice Sommier, sommelier du groupe Georges Blanc et meilleur ouvrier de France ; Jacques-Olivier Pesme, directeur de la Wine and Spirit Academy dans le groupe d'écoles de commerce Kedge ; et enfin Frédéric Berne, vigneron en Beaujolais et lauréat de la première édition.
Nous n'avons pas vu les présentations des autres candidats, mais pour les avoir côtoyés pendant deux jours, c'était évident qu'il y avait du niveau. Beaucoup de passion, de rêve. Beaucoup de sueur et de travail aussi, que ce soit un projet de réhabilitation de terrasses abandonnées depuis un siècle à Cornas ou des domaines en traction animale à Saint Joseph et dans les Alpes.
Il y avait aussi le projet de mon amie Anne-Laure Sicard, Mas Lasta, sur les terroirs gréseux de Saint Privat, en AOP Terrasses du Larzac. J'ai connu Anne-Laure en 2008, lors de mon premier stage à Pauillac. Comme moi, elle travaillait comme stagiaire dans un 1er grand cru classé du Médoc. Devenir vignerons nous paraissait être un rêve hors d'atteinte.
Au bout de la journée de présentation et de la délibération du jury, c'est nous qui avons été désignés lauréats. Et avec ce premier prix, nous gagnons 50.000 € à investir dans notre domaine, plus une semaine de conseil !
Le projet de Pauline Mourrain et Laurent Troubat, l'Austral, dans l'AOP Saumur le Puy-Notre-Dame, a remporté le second prix, soit 30.000€ et trois jours de conseil. Pauline et Laurent ont repris quatre hectares de vignes du domaine de la Tour Grise, pionnier du bio et de la biodynamie.
Enfin, un prix Accessit a été attribué à Pauline Chatin, pour la Vigne de Cocagne, à Fabrègues. Pauline va redonner vie à un domaine historique, menacé un temps par l'installation d'un centre de traitement des déchets puis repris par la municipalité, pour en faire une exploitation viticole d'insertion sociale et professionnelle, en lien avec l'association des Jardins de Cocagne.
Dans tous les cas, ce concours est une opportunité fabuleuse. C'est une possibilité sans équivalence de réfléchir à son projet, de le faire mûrir pendant la journée de préparation, de prendre du recul sur son travail et sa façon de le présenter. Quant au premier prix, ce sera un coup de pouce sans précédent.
Nous avons aussi été très entourés, pendant ce concours. Par nos proches, évidemment, qui nous ont soutenus et encouragés, mais aussi et surtout par toute l'équipe organisatrice, Advini et Montpellier SupAgro. Des élèves sont venus nous rendre visite à Cahors, dans un premier temps, puis les professeurs et le comité exécutif d'Advini se sont relayés lors de la journée de préparation afin de nous aider à donner le meilleur de nous-mêmes. Nous avons été reçus royalement au Mas Neuf et à Paris pour la remise des prix. L'aspect humain dans ce concours est essentiel. Nous gardons de ces moments des souvenirs très forts et joyeux.
Je sais que nous sommes lus par d'autres jeunes vignerons, et par des personnes qui cherchent à s'installer à leur tour. À vous, je vous conseille vivement de suivre les prochaines éditions du concours, et de participer !
Lien vers le site du concours : ICI