LE SERPENTÀ PLUMES
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Atelier pierres sèches / Trespoux

11/8/2020

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Le Domaine la Calmette et l’association Maisons Paysannes s’associent pour une matinée de construction de murs en pierres sèches ouverte à tous, samedi 29 août.
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Ces murets, composante essentielle de nos paysages du Causse, bordent traditionnellement les chemins et les parcelles.  Ils permettent d'utiliser les pierres de la parcelle tout en coupant le paysage et en abritant toutes sortes d'espèces animales (hérissons, lézards ocelés, lézards des murailles, rongeurs, huppes fasciées...).

Depuis que nous sommes installés, nous souhaitons pratiquer une agriculture cohérente, intégrée au paysage, à la faune et à la flore mais aussi à l’histoire et aux traditions du lieu que nous habitons. Cette année, nous avons décidé de préparer une parcelle, voisine des Vignes Noires, afin de la planter dans quelques années. Il nous a paru tout naturel de séparer les rangs de vigne par un muret de pierres sèches et ainsi faire perdurer cette tradition si utile aux paysages et si agréable pour les yeux.

Jean Pierre Vermande, spécialiste en rénovation du patrimoine ancien et de la construction en pierres sèches, animera le chantier participatif. Nous vous attendons nombreux, joyeux et curieux.
 
Infos concrètes :
L'atelier se déroulera de 8h à 12h. Il est gratuit et ouvert à tous.
Prévoir gants, bonnes chaussures, vêtements de travail et chapeau (en fonction de la météo)
Rdv au bout du chemin de bois grand, 46090 Trespoux Rassiels.
Coordonnées GPS : 44.402228, 1.368253


Renseignements et inscription auprès de Jean-Pierre Vermande, 06 07 16 29 34 ou par mail : vermande.jean-pierre@orange.fr

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Concordance des temps

24/11/2019

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Cette fin de semaine nous avons entonné toutes nos cuvées parcellaires 2019, relogé pour l’élevage Trespotz et le Serpent à plumes. Quand nous avons terminé la journée, nous avons éteint toutes les lumières et respiré un grand coup. Le chai était enfin calme, après deux mois de marathon.
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​Nous avons commencé les vendanges il y a deux mois. Tous les ans, nous mettons environ deux semaines à récolter toutes nos parcelles à la main. Je travaille avec l’équipe aux vignes et Nicolas s’occupe de réceptionner le raisin au chai. Réceptionner le raisin mais pas seulement, il faut aussi presser les blancs et le rosé pour Serpent à plumes, tout nettoyer, toujours, débourber, faire des remontages, bichonner nos levains indigènes, suivre les densité et bien tout noter dans la traçabilité (c’est moins sexy que de faire du vin, mais absolument nécessaire pour nous et pour les différents contrôles : bio, AOC, douanes, etc). A cette époque, le domaine est une vraie ruche, nous sommes vingt, ça discute et ça chante dans les vignes et ça nous fait un bien fou. On pense au moment où l’on va être seuls dans le brouillard froid, à tailler. L’agitation des vendanges nous manquera, même si la solitude a aussi ses charmes.
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Lorsque nous finissons de couper le raisin de la dernière parcelle nous sommes généralement soulagés : toute notre production est à l’abri et nous allons pouvoir nous occuper du futur vin à plein temps. Cette année, c’est du blanc que nous sommes allés chercher. Il pleuvait un peu, il faisait déjà froid en ce début octobre. Nous vendangeons tard à Cahors. 
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​Vient ensuite le travail du chai. C’est une partie mystérieuse de notre métier. Lorsque les gens pensent au vin, ils pensent à la récolte, mais le raisin ne devient pas vin une fois coupé, il reste encore toutes les vinifications, les remontages, les décuvages, les pressurages, et goûter, beaucoup, toujours, pour choisir les chemins à prendre. Tous les ans nous changeons, nous nous adaptons au nouveau millésime. Nous tâtonnons et nous doutons beaucoup. Nous discutons beaucoup, avec Nicolas, chaque choix est pesé, argumenté. Nous demandons souvent l’avis de Nathan, qui travaille avec nous et, cette année, d’Edouard, qui nous a rejoint pour quelques temps, avant de (peut-être) s’installer lui aussi. Parfois, les décisions sont évidentes et dans ce cas, nous ne perdons pas une minute. C’est un drôle de rythme, fait de lenteur et d’accélérations soudaines. Et de beaucoup, beaucoup d’heures passées au chai !
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​Le millésime 2019 nous a surpris. Avec la sécheresse de l’été, nous nous attendions à des jus acides, tanniques, concentrés. Nous avons redoublé de vigilance et travaillé les marcs avec énormément de délicatesse. Nous avons attendu longtemps, après la fin de la fermentation alcoolique, que les jus se posent, s’harmonisent, avant de décuver et de presser. Nous avons fermé les cuves et nous sommes armés de patience. La Butte Rouge nous a souri le 8 novembre. C’était le dernier décuvage de l’année, plus d’un mois après avoir cueilli les raisins, quitté les vignes et investi le chai.
Une fois les fermentations malolactiques finies, une belle surprise nous attendait : les vins sont délicats, élégants, élancés et juteux. Ce millésime nous plaît, il nous plaît beaucoup. 
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​Nous avons profité du relatif calme d’après vinifications pour mettre en bouteilles et étiqueter toutes nos cuvées. Ainsi, les vins de 2019 cohabitent avec les cuvées toujours en élevage et les vins en bouteille. Trois millésimes se croisaient ainsi dans notre cave, qui en barrique, attendant son heure, qui en bouteille, prêt à partir et qui, tout jeune arrivé, pas encore relogé pour l’élevage. 
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​C’est assez émouvant, ce travail du temps, cet enchevêtrement dans la vie des vignerons. Nous avons encore en cave des vins de notre premier millésime, quelques barriques, bonde de côté, que nous avons souhaité élever trois ans, ou plus, selon ce qu’elles auront à dire. En parallèle nous avons été semer, cet automne, une belle parcelle nue. Nous y avons mis quelques engrais verts pour la préparer et un jour, dans quelques années, la planter. Pendant qu’Alix fait ses premiers pas dans la cuisine, je ne peux m’empêcher de rêver que c’est elle qui en récoltera les fruits à pleine maturité, dans 25 ans. Car il faut penser au futur, lointain mais également proche, au millésime qui s’annonce, à la saison de taille qui va bientôt commencer. 
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​Et ce mois de novembre automnal, gris, pluvieux et triste, je l’aime pour cela. Il est un moment de pause, un croisement des époques, à la fois hors du temps et déterminant. Un mois central dans nos vies de vignerons.
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- Maya - 
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Les rayons de soleil

23/7/2019

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​Le mois de juillet s’achève, et avec lui la saison viticole. Tous les ans, nous guettons avec impatience l’arrêt de croissance de nos vignes, qui signe la fin de la course. Car en mai, juin et juillet, nous suivons tant bien que mal la pousse rapide de nos vignes : ébourgeonnage, épamprage, relevage, travail du sol, tonte des engrais verts, traitements et surgreffage. Nous sommes dans le rouge, sous l’eau, débordés. C'est le cas depuis cet automne depuis que nous avons eu une petite fille.
Photo : Nous considérons nos vignes proches de l'arrêt de croissance lorsque les deux feuilles du haut encadrent l'apex et en arrêt total lorsque l'apex sèche et tombe.
​Je reviens tout doucement dans les vignes depuis le printemps. J’ai pris mon temps, le temps de m’occuper de ce tout petit bébé, le temps, aussi, d’essayer de prendre soin de moi. La grossesse s’était très bien passée, d’un point de vue médical, et j’ai pu continuer à travailler à la cave jusqu’à huit mois (et faire les vinifications !) et au bureau jusqu’à la veille de l’accouchement. J’ai donc été particulièrement surprise d’être si mal après. Le retour dans la chambre d’hôpital, avec ma fille dans mes bras, je l’ai pris en pleine face, une vraie claque. J’avais l’impression d’être passée sous un train et que personne ne m’avait prévenue ou mise en garde. J’ai mis plusieurs jours à pouvoir me lever, plusieurs semaines à pouvoir marcher, aller jusqu’au bout du hameau. 
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Chemin des Coustalasses, au bout du hameau, 11 décembre 2018, avant de partir à la matérnité
​Le « quatrième trimestre » de grossesse, celui que l’on vit avec son bébé à l’extérieur, a été une vraie réalité pour moi. Il m’a fallu tout ce temps pour m’habituer à me tenir debout, à retrouver du muscle, à rentrer dans mes vêtements d’avant. Il m’a fallu quatre mois pour pouvoir retrouver mes chères vignes, mon autre bébé. Je l’ai vécu comme une grosse frustration. C’était vraiment dur.
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Pour Nicolas aussi, l’hiver a été rude. Je suis vigneronne, comme lui. Je passe du temps dans les vignes, je taille, j’attache, comme lui. Je suis aussi au bureau, au chai, comme lui. Nous faisons tout à deux et je n’étais plus là. A la place, je m’occupais sans discontinuer d’un petit être affamé, fatigué, dormant peu et criant beaucoup. Il voyait le retard s’accumuler et c’était comme écoper un bateau qui prend l’eau avec une petite cuillère. Il avait autant envie de passer du temps avec sa petite fille que moi dans les vignes. Et ni moi ni lui ne pouvions inverser les rôles. On nous avait prévenus, avoir un enfant c’est dur. Nous le savions, mais le vivre, c’est autre chose.
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​Il y a un terme, moderne, qui caractérise tous les changements qui affectent les parents après la naissance ou l’adoption d’un enfant, c’est la matrescence, une contraction de maternité et d’adolescence. Il a été prouvé que le cerveau (et le corps, dans le cas des mères) subit des modifications profondes, du même niveau mais beaucoup plus rapides que lors de l’adolescence. Cette vague là, la matrescence, m’a emportée. Mes centres d’intérêt ont changé, mes priorités ont changé, mon corps (mon premier outil de travail), mon sens du goût, beaucoup de choses ont changé. Je retrouve peu à peu l’équilibre. Evidemment, rien ne sera plus pareil. Il y a une petite fille qui occupe en permanence une partie de mon esprit. Elle est tout le temps là, elle me remplit et me manque en permanence et c’est presque impossible de se souvenir de comment c’était avant, un monde sans elle.
Notre rythme de vignerons a changé, nous prenons plus de temps pour notre famille, nous nous arrêtons enfin le week-end. C’est agréable ces moments rien que pour nous. D’un autre côté nous sommes toujours en processus d’installation, il y a encore des montagnes de choses à faire et nous manquons toujours de temps. Il faut réussir à gérer tous ces sentiments complexes, ces flux et reflux d’émotions culpabilité stress frustration joie bonheur emmêlés. 
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En salon avec un mini bébé d'un mois et demi. Crédit : Nicolas Rizzi
​La fatigue, aussi, s’invite à la table. J’ai fait le choix d’allaiter mon enfant. Cela me paraissait la chose la plus naturelle à faire, la plus cohérente avec nos vies. La mère, dans ce cas, a un rôle central, et même si nos proches peuvent parfois prendre le relai, les nuits m’appartiennent. Et je ne sais pas qui a inventé l’expression « dormir comme un bébé » mais il ne devait pas en avoir lui-même !

Cela dit je ne me leurre pas, ce n’est pas uniquement Alix qui me vole mon énergie et dessine des cernes sous mes yeux. Nicolas est fatigué aussi. Les maraîchers à qui nous achetons nos légumes aussi, et nos amis vignerons encaissent tous leur saison. La chaleur est véritablement accablante et le travail est intense. Tous les ans, à la fin du mois de juillet, nous récupérons. Nous avons besoin de reprendre pied après les couchers tardifs, quand l’air enfin, se rafraîchit, les éveils bien trop matinaux et les journées de fournaise entre les deux. Travailler à l’extérieur en toutes saisons est un bonheur, une joie sans cesse renouvelée, mais l’été nous épuise et nous avons encore besoin de l’accepter, de lâcher prise. Nous avons le droit de nous alarmer aussi, et le devoir de le dire, car nous ne pouvons plus occulter le fait que la terre se réchauffe et que nous, paysans, nous sommes en première ligne (lire à ce propos l'excellent et effrayant article de Catherine Bernard). 
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Aujourd’hui, malgré la fatigue et l’angoisse sur l’avenir du monde (vaste sujet à porter sur de frêles épaules d’agriculteurs :) ), nous restons optimistes, fiers et heureux. Nous parcourons nos vignes et elles sont magnifiques. Les sols enherbés revivent, et semblent nous donner un peu de répit face à la sécheresse qui s’étend sur le Causse. Le feuillage haut et fier protège nos raisins. Il y a plein d’insectes, plein d’animaux. Les cépages blancs, que nous avons surgreffés l’année dernière sont en pleine forme, et nous avons hâte de découvrir la signature de nos terroirs kimméridgiens sur ces jolies vignes que nous avons si soigneusement choisies et accompagnées.
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Nous avons emménagé avant les vendanges dans une superbe maison quercynoise, proche des vignes, beaucoup trop grande pour nous mais qui sera un jour le bel écrin de notre domaine. Ici aussi, le travail ne manque pas, s'annoncent quelques années de joyeux bazar et de jardin bohème, mais nous sommes encore émerveillés d’avoir pu poser nos valises dans un tel endroit.
Enfin, nous avons créé, de toutes pièces, un magnifique petit être rayonnant de santé, curieux, joyeux et drôle. Une petite fille qui pose tous les jours un œil neuf sur le monde et qui nous ébloui de ses apprentissages, ses découvertes, et de la vitesse à laquelle elle grandit. 
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- Maya -
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    Le domaine de la Calmette est situé à Trespoux-Rassiels, sur le plateau qui surplombe Cahors : entre ciel et terre, les pieds dans le calcaire du causse et la tête dans les nuages.

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